Idéalisme

Idéalisme : Il s’agit d’une doctrine philosophique qui nie l’existence du monde extérieur, et réduit

celui-ci aux représentations de la subjectivité. Autrement dit, les idéalistes pensent que le monde

n’existe pas sans sujet pour le penser. Les idéalistes considèrent que le vrai monde, le monde réel, est

celui des Idées ; le monde intelligible. Ils l’opposent au monde sensible, qui est celui de l’ignorance

et de l’illusion. L’idéalisme est une doctrine qui accorde un rôle prépondérant aux idées et pour

laquelle il n’y a pas de réalité indépendamment de la pensée. Le monde réel n’existe qu’à travers les

idées et les états de conscience. Le monde et même l’être se réduisent donc aux représentations que

nous en avons.

Pour Platon (427-347 avant JC), le monde des Idées constitue la vraie réalité. Descartes (1596

1650) qui peut être considéré comme un idéaliste, considère que c’est l’esprit de l’homme qui est

sa véritable nature et non son corps. Le principe de l’idéalisme absolu a été résumé par l’évêque et

philosophe irlandais George Berkeley (1685-1753) : « Etre, c’est être perçu ».

L’idéalisme connaît son apogée avec les philosophes allemands Kant (1724-1804), Fichte (1762-

1814) et Hegel (1770-1831).

« ce qui est rationnel est effectif, et ce qui est effectif est rationnel » (Préface des Principes de la

philosophie du droit). Hegel

L’idéalisme est la philosophie selon laquelle il n’existe pas de réalité en soi indépendamment du

sujet qui se la représente. Pour un idéaliste, on ne peut pas dire que Neptune et l’uranium existaient

avant leurs découvertes. Pour un idéaliste, la réalité doit être littéralement inventée – à la manière

dont on dit d’un trésor qui est découvert qu’il est inventé. À la limite, pour un idéaliste conséquent,

les chaises et les tables d’une salle de réunion disparaissent dès que la dernière conscience (même

légèrement endormie) quitte la salle : plus personne pour se les représenter, donc plus personne

pour les faire exister !

Cela dit, les termes d’« idéalisme » et de « réalisme » ont un autre sens dans la langue courante :

un sens moral, pratique. Un réaliste est celui qui ne veut croire qu’aux choses immédiates de la

vie quotidienne – l’intérêt, l’envie, l’argent, la nourriture… Un idéaliste est, à l’inverse, celui qui

croit aux grandes valeurs : l’Amour avec un grand A (le réaliste serait plutôt du côté du petit q),

la Justice avec un grand J, la Liberté avec de grandes ailes… Selon ce second sens, Platon est un

idéaliste : pour lui, le Bien est une réalité, et pas une illusion naïve, la Vérité existe. Seulement,

selon le premier sens, qui est proprement celui de la philosophie, Platon est un réaliste : l’Idée est

éternelle (elle échappe au temps), objective (elle est indépendante des « idées » que l’on s’en

fait), transcendante (elle surpasse infiniment le plan de la nature sensible). Si nous écrivons

avec une majuscule « l’Idée » (et non « l’idée »), c’est pour marquer cette transcendance. Nous

avons des idées mais nous contemplons des Idées – à la manière dont justement nous contemplons

les étoiles du ciel visible.

Plus tard, les auteurs chrétiens et musulmans n’auront pas trop de mal à acclimater une telle

philosophie à leurs convictions monothéistes. Certains iront même jusqu’à assimiler le Bien de

Platon au Dieu créateur de l’univers. Voyons par exemple comment la philosophie de Berkeley

peut être liée au christianisme :

La philosophie de Berkeley constitue le plus radical des idéalismes : être, c’est être perçu (esse

est percipi en latin). Elle repose sur une théorie particulière de la vision : contrairement à ce que soutiennent les philosophes et l’opinion commune, ce n’est pas le monde extérieur que nous

percevons lorsque nous ouvrons les yeux. Nous ne voyons ni les grandeurs, ni les distances, ni les

déplacements. Notre perception n’est pas un contact avec le monde matériel mais une traduction

analogue à celle que nous opérons lorsque nous comprenons la signification d’un énoncé : nous

voyons un rocher avec sa grandeur et sa distance au même sens que nous l’entendons lorsque son

nom vient frapper nos oreilles. Ce constat entraîne un renversement radical : le réel n’est pas la

chose mais l’idée perçue dans la perception même. La matière n’est pas une substance, mais un

mot.

Berkeley récuse la distinction que Locke avait reprise du philosophe et chimiste Boyle entre les

qualités premières appartenant à la chose et les qualités secondes venant du sujet percevant. Il n’y

a pas de qualité première, objective, de la matière (Descartes citait l’étendue, Leibniz

l’impénétrabilité, d’autres la solidité, etc.). Toutes les qualités que nous lui attribuons viennent de

nous, selon Berkeley. Quand j’entends passer dans la rue une voiture, dit le philosophe évêque,

ce n’est pas une voiture que j’entends mais un son. C’est à partir d’un son que je déduis dans mon

esprit que j’entends une voiture. De même, lorsque je lis un livre qui me parle de Dieu, ce n’est

pas Dieu que je vois mais les taches noires qui représentent des mots.

Au bout de son argumentation, Berkeley n’est plus très éloigné de Malebranche : la perception est

l’effet que produit sur l’esprit un autre esprit qui n’est autre que Dieu. Le monde est un ensemble

de signes que Dieu envoie aux hommes.

Empirisme : Doctrine selon laquelle toute connaissance découle de l’expérience.

L’empirisme s’oppose au rationalisme et à la théorie des idées innées dans notre esprit (innéisme), en

particulier le rationalisme qui considère que nous disposerions de connaissance, idées ou principes a

priori. Il s’oppose également à des idéalismes, bâtisseurs de système de pensées. Les empiristes ne

nient pas que la raison puisse jouer un rôle dansle processus de la connaissance. Ilsrefusentseulement

l’idée qu’il puisse y avoir des connaissances purement rationnelles ou a priori, et ils mettent l’accentsur

la méthode expérimentale. Ilse méfie desthéories et des argumentations, pour n’accepter que ce qui est

réel. Par extension, on appelle « empirisme » toute méthode qui prétend ne s’appuyer que sur

l’expérience, sur les données, sans recourir au raisonnement ou à la théorie. Dans la vie courante

l’empirisme est une manière de se comporter en tenant compte principalement des circonstances etsans

principes prédéterminés.

Les empiristes répondent à deux questions : 1) quelle est l’origine de la connaissance ?, et 2)

qu’est-ce qui valide une théorie ? À la question de l’origine de la connaissance, Hume répond

que toutes les idées que contient l’esprit humain sont des copies de sensations originelles.

L’impression immédiate est première dans le processus de connaissance, puis viennent

l’imagination et le souvenir. L’imagination consiste en l’anticipation d’une perception. Néanmoins,

l’esprit humain ne peut anticiper que des perceptions qu’il connaît déjà. Quant au souvenir, il

consiste en la remémoration d’une perception passée, déjà vécue. Là encore, la sensation est

première. Hume expose ainsi deux arguments pour justifier cette conception : 1) Il n’existe pas

d’idée dans l’esprit humain qu’on ne puisse ramener à une sensation qui en est à l’origine ; 2) Un

aveugle ne peut pas concevoir les couleurs. A la question de validation d’une théorie, Tout

discours, qu’il soit scientifique ou philosophique, et quel que soit son degré de complexité, doit

toujours pouvoir être ramené à un fait brut, une expérience pure, un objet singulier et immédiat

de la sensation. Si ce n’est pas le cas, alors ce discours est tout simplement vide, c’est une fiction dépourvue de sens. Francis Bacon (1561-1626), John Locke (1632-1704) et David Hume (1711-1776) étaient des

philosophes empiristes.

L’empirisme est nominaliste

Pour l’empirisme, il n’y a que des choses singulières : le triangle prétendument universel, écrit

Berkeley, n’est qu’un triangle particulier que l’on envisage comme le représentant des autres

triangles possibles. Pour l’empirisme, l’idée générale n’est pas à l’origine mais à la fin de la

pensée. L’esprit commence toujours par des sensations singulières, par des idées particulières. Ce

n’est qu’ensuite, grâce en partie au langage, qu’il peut s’élever jusqu’aux idées générales.

Seulement, il arrive en philosophie que la prudence extrême finisse en imprudence. Ainsi Locke,

Berkeley et les disciples de Gassendi récusèrent comme dépourvu de sens le calcul infinitésimal

sous prétexte qu’on ne saurait faire l’expérience ni avoir la moindre perception de l’infiniment

petit.

L’empirisme est subjectiviste

En déplaçant la question fondamentale de la philosophie de l’être des choses au sujet humain,

l’empirisme annonça à bien des égards le criticisme de Kant et la phénoménologie. Les problèmes

ne sont plus tant ceux de l’être et de la vérité que : qu’est-ce que connaître ? Qu’est-ce que croire

? Comment connaissons-nous ?

L’empirisme est relativiste

Si tout ce qui est connu, cru, pensé dérive de l’expérience, alors les idées, les croyances et les

connaissances varient selon les circonstances. La relativisation des facultés humaines conduit

logiquement les empiristes à combler l’abîme que les rationalistes avaient creusé entre les

hommes et les animaux : pour Hume, par exemple, les animaux possèdent la raison tout comme

les hommes et Condillac écrit un Traité des animaux où il montre que les qualités que nous

attribuons à l’homme en tant que déterminations de sa nature sont aussi possédées par les animaux,

quoique dans une moindre mesure.

L’empirisme est émotiviste

L’émotivisme est la conception selon laquelle les valeurs morales dérivent d’émotions de base

comme la joie (qui nous fait approuver certaines actions) et la peine (qui nous fait désapprouver

certaines autres actions). Lorsque l’empirisme tend vers le matérialisme, les idées de bien et de

mal sont pensées comme dérivant des expériences du plaisir et de la douleur. La sympathie est

2 commentaires

  1. Avatar de Jannie Jannie dit :

    Très cool, merci

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    1. Avatar de Sedghorolly Sedghorolly dit :

      Merci pour le pousse

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